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La Tour de Livres

Le Liseur du 6h27 - Jean-Paul Didierlaurent

2 Mars 2016, 10:11am

Publié par Valentia

Afficher l'image d'origineTitre : Le Liseur du 6h27

Auteur : Jean-Paul Didierlaurent

Editeur : Folio (Gallimard)

Catégorie : Contemporain

Date de publication : Mai 2014

 

                Je me suis plongée cette semaine dans un petit livre dont la quatrième de couv’ me promettait qu'il enchanterait ma journée, Le Liseur du 6h27, de Jean-Paul Didierlaurent. J’en attendais une histoire qui sort de l’ordinaire, je n’ai pas été déçue.

                Guylain Vignolles n’est pas un être particulièrement heureux. Il porte un nom sujet à contrepèterie, déteste ce que son travail le contraint à faire, et a pour tout entourage un ex-collègue cul-de-jatte, un amoureux de théâtre classique qui ne parle qu’en alexandrins, et un poisson rouge répondant au doux nom de Rouget de Lisle. Son seul plaisir consiste, chaque matin dans le RER de 6h27, à faire la lecture à haute voix de feuillets rescapés de la broyeuse. Ces quelques pages détrempées glissées entre deux buvards et ne suivant aucune logique pourraient bien illuminer le quotidien terne et gris des Parisiens divers qui fréquentent la rame… Jusqu’au jour où une découverte insolite vient donner un sens à son existence en lui donnant un but.

                La quatrième ne mentait pas : ce roman est un petit bijou qui vous donne le sourire au milieu de la grisaille quotidienne, car il vous rappelle que du plus petit hasard peut surgir l’extraordinaire. Il vous rappelle qu’il n’en faut pas beaucoup pour allumer une étincelle dans les yeux d’une personne ou de vingt. Il vous rappelle s’il en était besoin que la lecture, même décousue, est un plaisir dont on ne se lasse jamais quel que soit le contexte.

                Le style de Jean-Paul Didierlaurent est parfaitement adapté à son histoire : il endosse tour à tour le rôle du narrateur omniscient qui observe Guylain et celui des auteurs des feuillets isolés ; il compose avec humour les alexandrins d’Yvon, singulier adorateur des vers de douze pieds… Et tout concorde, tout est cohérent. Pas un passage n’est en-dessous de l’autre, pour donner à l’ensemble une multitude de voix dont la juxtaposition forme une rhapsodie sans fausse note.

                Originalité, bonheur et écriture soignée sans fioritures : voici le cœur du Liseur du 6h27. Que vous le lisiez d’une traite ou que vous le picoriez chapitre par chapitre, c’est un petit roman qui vous fera sourire et vous donnera chaud au cœur en ces froides soirées d’hiver. Et si vous avez l’âme sensible, il pourra même vous tirer quelques larmes de joie… 4,5/5.

                

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